vendredi 14 octobre 2011

Anonymous US officials

Les officiels américains anonymes. Vous ne les connaissez pas? En fait si. C'est sous la forme de confidences d' "officiels américains anonymes" que s'est fait l'essentiel de l'effort de propagande avant l'invasion de l'Irak.

L'officiel peut dire absolument n'importe quoi, il ne sera jamais tenu pour responsable de ses propos. Des journalistes bienveillants (dont Judith Miller, alors au NYT, est devenue le symbole), donnent à leurs lecteurs quelque chose qui a la couleur, le ton et la force d'une parole officielle mais qui est anonyme. Comme c'est pratique.

Et devinez qui nous voyons ressurgir à la faveur du complot iranien supposément déjoué par le FBI? Des officiels américains anonymes. Rien que cet élément devrait amener les commentateurs à la plus grande prudence quand ils évaluent cette histoire surtout quand ces officiels arrivent avec leur lots de petites confidences idiotes: le responsable iranien Soleimani est un "micro-manager" voyez-vous donc "il ne pouvait pas ne pas être au courant" - CQFD.

Aujourd'hui et depuis l'invasion de l'Irak, quand les Etats-Unis donnent des informations sur des faits qui pourraient justifier une action militaire, ils ont la charge de la preuve. La réaction à défaut de preuves en béton armé doit être de ne pas les croire (tout en restant ouvert à une démonstration éventuelle). Et quand des "officiels américains anonymes" rentrent dans la danse en se confiant au Wall Street Journal, il faut redoubler de vigilance...

CBS NEWS admet implicitement le matraquage anti-OWS des médias

Titre de CBS News:

Occupy Wall Street: plus populaire que vous ne le croyez

En effet, on apprend dans l'article que 54% des américains ont une opinion positive du mouvement (contre 24% négative). Alors récapitulons:
- l'article s'addresse à la population dans son ensemble en supposant qu'elle juge le mouvement impopulaire,
- la population dans son ensemble approuve massivement le mouvement.

Pourquoi diable une population approuvant largement un mouvement aurait-elle le sentiment que le mouvement n'est pas populaire?
Réponse: CBS News.
Ce qui est marrant c'est le poids que CBS News donne aux MSM. "Puisque nous disons que le mouvement est impopulaire, les gens doivent croire que le mouvement est impopulaire." Il va falloir que quelqu'un leur dise qu'ils ne sont plus ce qu'ils étaient. Dieu soit loué!

mercredi 12 octobre 2011

Les américains ont-ils décidé d'attaquer l'Iran?

La dernière histoire à dormir debout sur un agent iranien (mais pas vraiment du "gouvernement iranien"...) commanditant un assassinat aux US va directement en bonne place au sommet de la pile d'inepties que le gouvernement américain a raconté au fil des années pour justifier ses conflits armés.

Un agent iranien décide ainsi de faire assassiner un ambassadeur sur le sol américain et il s'adresse pour cela à un cartel de la drogue mexicain "sophistiqué" (dixit le FBI - WTF?) mais (malchance, quand tu nous tiens...) tombe sur un informateur de la DEA. Caramba! Encore raté! Il lui demande "Etes-vous bon avec les explosifs?" (WTF?), lui fait un virement de $100000 (connaît-il l'existence du cash?) et lui dit "c'est pas grave si 100 ou 150 personnes meurent" (non c'est pas grave: juste la troisième guerre mondiale en gros ou au minimum un choc pétrolier). Le suspect arrêté l'avait déjà été dans une histoire de... chèques en bois. Les James Bond iraniens seraient donc à leurs heures perdues des escrocs à la petite semaine...

Il est très improbable que le gouvernement iranien (ou n'importe quel gouvernement de la planète) ait des pratiques aussi foireuses. En revanche, le gouvernement américain a récemment créé de toute pièce plusieurs "pseudo-complots terroristes" qui étaient fomentés par ses propres agents qui compromettaient des individus plus ou moins paumés et se retourner ensuite contre eux. Alors une véritable campagne médiatique se mettait en place pour marquer les esprits et alimenter la mentalité d'assiégés des américains alors que les attentats réels se font rares voire très rares.

Comme je l'ai lu chez un commentateur: le FBI prend-il le temps de créer de vrais-faux attentats chez d'autre communauté que la communauté musulmane? Pour l'instant nous n'en avons pas vu la couleur et cette technique (car c'est désormais une véritable technique) absolument déplorable ne semble viser que des musulmans. Il existe pourtant des gens aux Etats-Unis qui, si vous leur donnez une fausse bombe clé en main, iront la poser contre une clinique pratiquant l'avortement ou des bureaux de l'Etat fédéral (Timothy McVeigh?). Pourquoi utiliser l'argent fédéral pour piéger uniquement des musulmans?


Non, le fait que les américains décident de sortir cette affaire foireuse maintenant révèle sans doute qu'une opération contre l'Iran se trame. La menace des "armes de destruction massive" a perdu beaucoup de son cachet devant l'obstination du consensus des agences de renseignement américain à reconnaître ne pas avoir de preuves d'un programme nucléaire militaire iranien (opinion réitérée en 2011 selon Seymour Hersh et qui en 2007 aurait dissuadé Bush de bombarder l'Iran malgré l'insistance de Cheney et de sa clique. Dans ses mémoires Bush se lamente: "After the NIE, how could I possibly explain using the military to destroy the nuclear facilities of a country the intelligence community said had no active nuclear weapons program?" pauvre chou! (NIE= National Intelligence Estimate)). Il faut dont continuer à "créer l'évènement" sur l'Iran avec tout et n'importe quoi pour que le matin de l'attaque, l'annonce ne décroche qu'un baîllement supplémentaire des américains buvant leur café. On y est presque en gros. Cette dernière histoire ne pourrait être que de la "finition" en termes de propagande qui pourrait être utile juste avant une intervention par exemple.

L'accompagnement médiatique de ces accusations américaines est comme toujours confondant d'imbécilité et de servilité. What else is new?

mardi 11 octobre 2011

L'Iran aurait cherché à assassiner l'ambassadeur d'Arabie Saoudite à Washington sur le sol américain

Etrange. L'Iran se sent très menacé depuis l'invasion de l'Irak. Dans ce contexte, le bénéfice stratégique éventuel que peut représenter l'élimination d'un ambassadeur saoudien semble a priori disproportionné par rapport au risque pris: une action de ce type sur le sol américain suffit à créer un casus belli pour une opinion américaine chauffée à blanc contre l'Iran depuis maintenant 30 ans.

Symétriquement, la construction d'une histoire foireuse par les américains (si elle est complètement dans leurs cordes comme nous l'ont démontré les "armes de destruction massive") présente le risque de ramener définitivement la stature d'Obama au niveau de celle de Bush à l'étranger mais aussi aux Etats-Unis. A l'heure d'internet, si c'est un coup monté, il va falloir qu'il ait été sérieusement bien monté pour résister à l'examen.

Bref, tentative d'assassinat ou coup monté? Pour les deux parties respectivement, il s'agirait d'une énorme imbécilité. Mon soupçon se porte donc initialement sur celui des deux qui peut le plus s'en permettre: le plus fort.

Stay tuned. Je recommande aux lecteurs qui veulent échapper au déferlement propagandiste des mainstream medias les sites Antiwar.com, The race for Iran et Juan Cole.

Let's party like it's 2003!

Update: Il ne s'agit que de factions du "gouvernement iranien" et cela ne conduira pas à une action militaire selon les américains. En regardant un peu le truc, on se demande s'il ne s'agit pas encore d'un de ces faux attentats dont la préparation est orchestrée par le FBI qui met fin héroïquement au projet dès que les "terroristes" se sont incriminés. C'est arrivé à au moins deux reprises dans les dernières années et est un modus operandi accepté par les américains. En gros, le FBI fait pousser la barbe à un de ses agents basanés qui essayent ensuite de copiner avec des gens dans des milieux musulmans et qui leur propose ensuite de faire commettre un attentat. Le FBI fournit des explosifs, rémunère parfois les "terroristes" recrutés et arrête tout le monde quand il estime avoir assez de preuves. Ca n'est pas une blague. Ils font vraiment ça. Et certains éléments de cette histoire laisse penser qu'on pourrait être dans ce genre de configuration.

lundi 10 octobre 2011

La face sombre de Steve Jobs

Si vous avez envie d'entendre une petit musique différente sur Steve Jobs après votre cinquantième apologie, gawker a pensé à vous. Il est de bon ton en pareille circonstance d'insister sur les aspects positifs de la vie d'un individu et dans la plupart des cas ça n'a pas de conséquence. Mais quand on frôle comme en l'espèce la canonisation sans procès d'un homme qui a véhiculé une véritable idéologie des nouvelles technologies, il est urgent de remettre un peu de sens critique dans le débat.

jeudi 6 octobre 2011

Occupy Wall Street

Devant l'incapacité des politiques à mettre au pas le frankenstein financier né ces trente dernières années aux Etats-Unis, le seul espoir des citoyens pour revenir à une forme démocratique de gouvernement est de prendre leur destin entre leurs mains.

Tout a laissé penser pour l'instant que la souffrance sociale accumulée depuis 2007 n'était pas suffisante pour alimenter un mouvement populaire capable d'engendrer une révolution. Néanmoins ne nous trompons pas: devons nous réellement attendre des vieux médias qu'ils nous donnent une image honnête de la misère sociale due à la crise? Des Etats que leurs statistiques décrivent fidèlement une situation économique de plus en plus hors de contrôle? Bien évidemment non. Tous les thermomètres qui ne l'étaient pas déjà ont été cassés depuis 2007. La rue est devenue le seul métrique fiable de la santé de nos structures sociales. Qui peut s'étonner qu'il tourne au rouge?

La fraude de Wall Street est apparue au grand jour. La corruption des politiciens et des banquiers centraux qui la couvrent également. All bets are off...

Combien de fois faut-il avoir vu "Inside Job" avant d'aller occuper Wall Street? A noter ce documentaire d'Al Jazeera que je n'ai pas encore vu (autres épisodes sur le site d'Al Jazeera):


Et Greenwald erreinte les mouthpieces de Wall Street qui occupent les ondes aux Etats-Unis et se prétendent "journalistes" en dénigrant "occupy Wall Street". Feels like 2009!

samedi 1 octobre 2011

Elimination d'Aulaqi

Glenn Greenwald fait son entrée dans les médias français (google actualités):
  1. Nouvel Orde Mondial : Exécution extra judiciaire américaine ...


    Le Post - il y a 6 heures
    Glenn Greenwald de Salon a écrit une colonne sur le sujet ce matin: Il fut rapporté pour la première fois en Janvier de l'année dernière que le gouvernement ...
  2. Cette mort d'un imam qui embarrasse l'administration Obama


    TF1 - il y a 6 heures
    Mais sur le site Salon.com, un avocat, Glenn Greenwald, souligne qu'aucun effort n'a été fait pour poursuivre Aulaqi en justice. ...

    RTL.fr
  3. Élimination d'un chef d'al-Qaïda au Yémen


    Le Devoir (Abonnement) - il y a 9 heures
    L'avocat Glenn Greenwald souligne qu'aucun effort n'a été fait pour poursuivre Aulaqi en justice et que son implication dans des attentats anti-américains ...

    RTL.fr
  4. Aulaqi: L'élimination D'un Américain En Débat Aux Etats-unis


    la Nouvelle République - il y a 18 heures
    L'avocat Glenn Greenwald souligne qu'aucun effort n'a été fait pour poursuivre Aulaqi en justice. ''Son élimination a été purement et simplement décrétée ...

    RTL.fr
  5. Questions à propos de la mort d'Alauqi


    Cyberpresse - il y a 1 jour
    Faut-il s'indigner, comme le fait l'avocat-blogueur Glenn Greenwald sur Twitter ce matin, du fait que les États-Unis aient assassiné un de leurs citoyens, ...