dimanche 14 mars 2010

Lehman II, le retour

Dans la série "Le retour des morts vivants", Lehman fait à nouveau les gros titres. Résumé de Dylan Ratigan avec Spitzer. Ce qui est étonnant c'est qu'après tout ce qui a été écrit sur Lehman depuis 18 mois, ce genre d'affaires puisse encore sortir. Certes l'enquêteur avait plus de moyens qu'un journaliste classique mais n'y avait-il pas des gens prêts à se mettre à table? Comment cela a-t-il pu être conservé "sous le tapis" alors que le monde entier avait les yeux fixés sur Lehman? Lehman pouvait-elle être la seule banque ayant recours à ces pratiques ("repo 105")? Ernst & Young n'audite-t-il pas d'autres banques?
La vérité est que le niveau d'information du public est nul. Des coups de projecteurs sont portés de manière arbitraire sur tel ou tel sujet mais aucune autorité n'est capable d'avoir une véritable vision d'ensemble de ce qu'il se passe (sauf peut-être GS...). Et la naïveté consisterait à croire que nos dirigeants sont mieux informés. Comme le public en général, ils ne savent que ce que les banques veulent bien dire et il est très probable qu'elles ne donnent de l'info que lorsqu'un responsable public est considéré comme "fiable" comme Geithner, Hank Paulson etc... (ils sont nombreux). Les "Elisabeth Warner" et autre "Sheila Bair" n'ont que peu d'accès. C'est comme ça qu'on rend impossible la constitution d'un véritable état des lieux, donc l'établissement de responsabilités, donc finalement les réformes et que la power structure peut rester en place.

Toujours plus fort!

La femme d'un des juges de la Cour Suprême qui a voté pour autoriser la levée des restrictions des contributions d'entreprises au financement de campagnes va lancer un groupe de lobbying qui recevra de l'argent par ce biais (le vote était 5 contre 4).

La question est: y a-t-il une institution américaine qui conserve un tant soit peu d'intégrité?

Zero Hedge fait du blogo

Zero Hedge:
"The evident conclusion is that the core driver of modern capitalist society is fraud at its very core, and nothing short of a massive revolutionary overhaul of the political system, which is the number one defender of the status quo courtesy of very lucrative bribes and kickbacks originating from the same rotten Wall Street that day after day is uncovered to be nothing but a sham filled with toxic assets, used to collateralize an ever growing wall of liquidity (think you Bernanke)."


Chris Hayes aussi (via Atrios):
In the past decade, nearly every pillar institution in American society — whether it's General Motors, Congress, Wall Street, Major League Baseball, the Catholic Church or the mainstream media — has revealed itself to be corrupt, incompetent or both. And at the root of these failures are the people who run these institutions, the bright and industrious minds who occupy the commanding heights of our meritocratic order. In exchange for their power, status and remuneration, they are supposed to make sure everything operates smoothly. But after a cascade of scandals and catastrophes, that implicit social contract lies in ruins, replaced by mass skepticism, contempt and disillusionment.