lundi 7 septembre 2009

Krugman et les déficits...

"If the government tries to double taxes on people like me, it's in real political trouble. If it doesn't try to double taxes on people like me, it's in real solvency trouble." (via RGE Monitor, James Hamilton)

Du même Hamilton, en réponse à Krugman disant que les US sont à un niveau d'endettement bien inférieur à la fin de la seconde guerre mondiale et qu'après tout, les USA s'en sont bien sortis à l'époque, ce graphe représentant le budget de l'Etat:Hamilton remarque qu'à l'époque, il y avait un poste budgétaire (l'armée) qui allait être réduit massivement sans difficulté. Rien de la sorte en stock aujourd'hui. Pourquoi un prix nobel d'économie respecté se met-il à publier des arguments aussi faibles? Autre problème pour Krugman, il se base sans broncher sur les projections du gouvernement qui voit la croissance à 4% dans pas très longtemps... (what a shocker!) Doit-on rappeler que dans le passé récent les Etats-Unis n'ont cru à cette vitesse que grâce à l'emprunt? J'ai lu quelque part qu'il fallait récemment $4 de dettes supplémentaires pour $1 dollar de croissance! Some economic miracle!

Autre problème, pour affirmer que les taux payés par le gouvernement américain vont rester bas, Krugman utilise l'argument qui tue: "des gens investissant du vrai argent sont prêts à financer les Etats-Unis à ces taux-là" par opposition à des commentateurs (mais a fortiori aux lecteurs) qui ne risquent pas, eux, du "vrai argent". C'est l'argument d'autorité: "Regardez, ils ont plein d'écrans et portent des costards, ils doivent avoir raison!". Mais cette crise n'est-elle pas arrivée précisément parce que "des gens investissant du vrai argent" ont fait n'importe quoi? Où est la démonstration?

Il ne faut donc pas compter sur Krugman pour pour être, comme Stiglitz par exemple, une voix forte contre les excès du gouvernement durant cette crise même si on avait pu le penser initialement (il avait soutenu l'idée des nationalisations). Il finira d'ailleurs peut-être même par en être. C'est probablement son calcul.